Site des phares de France

Qu’est-ce-qu’un phare ?

Phare, n. m. : tour édifiée sur une côte, sur un îlot ou à l’entrée d’un port, surmontée d’une source lumineuse puissante, servant à guider la navigation maritime pendant la nuit.

Le mot phare vient de Pharos, nom d’une île située au large d’Alexandrie en Égypte, sur laquelle Ptolémée Ier fit construire un phare monumental au début du IIIe siècle avant J-C. Une série de tremblements de terre a eu raison de l’édifice qui fut entièrement détruit au XIVe siècle. Ce phare antique de stature exceptionnelle était considéré comme la septième merveille du monde : d’après les historiens et archéologues, il mesurait plus de cent mètres de haut et était visible à 50 km de distance. Le phare d’Alexandrie aurait ainsi dépassé en hauteur le phare de l’île Vierge, actuellement le plus haut phare d’Europe (82,50m). Aujourd’hui encore le phare est l’emblème de la ville et du gouvernorat d’Alexandrie et figure sur leurs drapeaux respectifs.

Définir le phare n’est pas si simple…

Il existe une définition technique établie par l’Association Internationale de la Signalisation Maritime (AISM) permettant de distinguer les phares d’autres signaux lumineux. Pour cela, l’édifice doit répondre à au moins 2 des 5 critères suivants (http://www.iala-aism.org/wiki/dictionary/index.php/Lighthouse_%28PHL%29) :

  • La station est conçue pour être habitée
  • La station est, ou a été, constituée de plusieurs bâtiments
  • Le sommet de la tour doit dépasser 10 mètres au dessus du sol
  • La portée du signal lumineux doit dépasser 15 milles marins
  • Le fanal doit servir à tout forme de navigation

 

Pour des raisons inconnues, peut-être pour limiter le nombre d’établissements concernés, la France n’a pas retenu la définition internationale pour distinguer ses phares. L’inventaire mené par les ministères de la Culture et de l’Equipement au début des années 2000 a utilisé la définition technique du service des Phares & Balises pour laquelle un  phare est un établissement de signalisation maritime remplissant 3 des 4 critères suivants :

  • Une fonction de grand atterrissage ou de jalonnement
  • Une hauteur au-dessus du sol de plus de 20 mètres
  • Une portée supérieure à 20 milles nautiques
  • Une infrastructure regroupant plusieurs bâtiments ou la présence d’un gardien dans l’historique de l’établissement

Une liste de 150 phares et feux remarquables avait été élaborée dans une circulaire, en tordant au passage le nombre de critères pour réintégrer dans ladite liste des feux qui étaient à l’évidence des phares. C’est le cas de la maison-phare de Pontusval, aujourd’hui classée Monument Historique. Dans le même temps des lieux emblématiques comme le Toulinguet, Morgat ou le Millier étaient exclus de la fameuse liste.

La campagne de protection des phares au titre des monuments historiques (2010-2012) puis le travail mené par l’Université de Bretagne Occidentale ont permis de porter à 220 le nombre de bâtiments remarquables du patrimoine des phares. Ce patrimoine, dont la carte dynamique est présentée sur ce site, regroupe l’ensemble des infrastructures qui répondent à une des deux définitions suivantes:

  • La définition du service des Phares & Balises, énoncée ci-dessus
  • Un établissement de signalisation maritime ayant été habité au cours de son histoire
Gravure du phare d'Alexandrie

La signalisation maritime en France

6140

éléments de signalisation maritime comprenant balises, tourelles, amers, feux de port, bouées, tourelles, espars et phares.

1521

feux

135

Phares

220

bâtiments du patrimoine des phares, incluant les maisons-phares (qui ne répondent pas à la définition technique du phare), la plupart en activité.

Quelques chiffres

220 phares et feux remarquables dont :

62

maisons-phares

32

phares en mer

95

protégés au titre des monuments historiques

36

ouverts à la visite (769 000 visiteurs en 2012)